Le blog de So

Depuis un petit moment, j'ai envie de mettre ici en lumière un texte écrit par un de mes amis sur le regretté Yahoo! 360.

Le 360° a été un magnifique outil que Yahoo! a décidé de fermer en 2009, mais j'ai sauvegardé ce texte de mon ami Flone-Dragon d'Azur de l'Est. Je vous le restitue là dans son intégralité :

Bonjour à vous tous et bienvenue dans ce dernier article de Dragon. Le véritable dernier. Il n'y en aura plus après.

Dès lors, je vais vous parler cycle de la Vie, pour peut-être vous éclairer un peu sur votre but et votre avenir. Après tout, nous autres Dragons, nous nous considérons un peu comme les mentors de l'Humanité, alors je désire tenter de vous guider une dernière fois vers un état où vous pourrez vous guider vous-même.

Le cycle de la Vie est basée sur la vérité bien connue :
Toutes les choses, même les meilleures, ont une fin.

Tout est limité dans le temps, peut-être le temps lui-même a un début et une fin, aussi surprenant que cette angoissante vérité puisse paraître.

Nous sommes tous voués à partir. Et en cela, c'est une véritable chance.

Mon ami Loren, le premier des immortels, disait cette phrase que j'aime beaucoup :
"Les mortels ont l'avantage de penser, par l'éphémerité de leur existence, que certaines choses sont immuables. Comme l'Amour. Il faut avoir une existence bien brève pour penser que l'Amour est Eternel. Admirable illusion que je leur envie tellement."

Nous avons un problème, nous autres immortels. Dragons, Nephilim, Sauriens, Premiers, Anciens, Avatars et probablement il en existe d'autres...
Nous ne pouvons connaître l'Amour.

Les grecs associaient en permanence Eros et Thanatos. Ce n'est pas Vivre et Mourir, le sens de la Vie, c'est Aimer et Mourir.

Le sens biologique de la vie, c'est
Naître, se nourrir, croître, se reproduire, et mourir.
Mais cela est uniquement le sens physique. Elle ne reconnaît pas ce caractère si intelligent qui nous pousse à aimer notre prochain "comme je voudrais que l'on m'aime" disait ce fameux chanteur.

Etre dans le cycle de l'Amour : aimer et être aimé. Voici un bien fondamental de l'Humanité. Il est né directement du besoin de l'autre, pour la reproduction mais aussi pour l'éducation. L'Amour entre parents et enfants, entre conjoints, est la base solide d'une civilisation qui perdure.

La nécessité d'un cycle de la Vie pour l'évolution et le renouvellement des espèces a donc naturellement engendré l'Amour, la dépendance affective à ses prochains.

Vous pourrez entendre tout le monde que vous voudrez qui vous dira qu'il n'a pas besoin d'amour, qu'il peut vivre seul, qu'il marche sur la gueule de tout le monde et est un parfait égoïste...
... lui représente quelque chose d'éphémère. Il disparaîtra. Comme il est hors de la chaîne de l'Amour, il est hors du cycle naturel de la Vie. Il n'aura pas de conjoints ou d'enfants, ou ne les aimera pas, et donc sa vie s'arrêtera le jour de sa mort, car il est hors du cycle de la Vie. Il ne vivra plus à travers les autres, il ne transmettra pas sa parcelle de soi par l'amour qu'il aura prodigué.

Oui, car Eros et Thanatos sont alliés afin que chaque mortel puisse laisser derrière lui une onde quasiment infinie. Tant que l'Humanité vivra, il restera une trace de chaque génération passée dans tous les mortels présents sur Terre. L'Art, les Sciences, l'Industrie, tout le partage de la connaissance se fait dans l'Amour et dans la volonté de bâtir pour ses descendants.

Aimez, encore et toujours.
Aimez, quoiqu'il advienne.
Ou bien disparaissez avec votre mort corporelle, les sables du temps seront éternellement cruels et ne sauront pardonner votre égoïsme et vous recouvreront jusqu'à la fin des temps.

Car de l'oubli, on ne revient jamais. Ce n'est pas la Mort qui attend ceux qui n'éprouvent pas l'Amour, c'est l'anéantissement, l'annihilation.

Qui dit pas d'Eros, dit pas de Thanatos.
Et la réciproque est vraie... Nous autres, immortels, sommes fascinés par l'amour qui guide les pas des mortels.


Adieu à vous, je vous aimais, à ma façon,

Le Dragon d'Azur de l'Est,
celui aux écailles rouges qui scintillent aux premiers rayons du soleil levant,
la tornade de flammes de Shiojiritoge,
le Titan des reflets de l'écume maritime des soirs de printemps,
qui ravagea d'un large coup d'aile les cent une catapultes qui assiégèrent le second Havre de Concorde,
celui qui souffla à l'oreille de Zeus le partage de la sapience de la pomme d'Or,
le terrible fléau d'Hokkaido qui défia lui-même le sanguinaire Battosaï balafré,
fondateur de l'Ecole du cinquième Temple de la contemplation sublimée,
grand collecteur des potions et incantations rassemblées pour le rituel de soin du très-saint et du très-haut Kunlun lors du solstice d'Eté révocateur de la malédiction,
hanteur des plaines de Sibérie,
celui qui écrivit les récits oubliés de la Mer Morte,
le fidèle soutien de Melqart l'illuminé qui trahit sa cité pour Baal le Terrible,
dont on ne doit jamais en quelque circonstance appeler sans être prêt à en payer le prix (j'ai rajouté ça après qu'on m'ait appelé trop souvent pour de basses requêtes),
le tueur de Wyverns glacées menaçant Odin le tout puissant,
grand forgeron des lames d'iridescence,
timonier du premier vaisseau construit par les Nautoniers Célestes,
qui apporta l'Alchimie à la cour du grand Saint Louis,
danseur du Boheïm aux côtés de la gracieuse et unique Esmeralda,
défricheur de la Kaballe par les portes d'Adamante,
celui qui arrêta Alexandre le Grand aux rivages de l'Indus dans sa marche effrénée pour gouverner le Monde,
qui restera à jamais le seul à avoir paré le mortel coup d'épée d'Héraclès héros des Cyclades,
le gardien final de la dernière marche avant les piliers centraux du Temple de Salomon,
votre serviteur.

Nous rêvons toutes du Prince Charmant, nous avons l’espoir qu’il viendra nous réveiller de notre sommeil de princesse, après de nombreuses épreuves…

Il n’y a pas que nous, les femmes qui soient épargnées la contagion « conte de fées » : les hommes (pas tous, mais certains) espèrent que des princesses vont embrasser les vilains crapauds qu’ils sont.

Bon, tout de même, il arrive un moment où il faut être raisonnable et accepter le fait que nous soyons trop idéalistes, trop rêveuses, trop intransigeantes, et que, sans prendre le premier venu (ce serait malvenu : on peut tomber sur le dernier des connards), on peut construire une relation d’amour sur le long terme.

Les sentiments d’amour trop forts, dès le départ, me font flipper.

Revenons à nos moutons, enfin, à nos princesses et à leurs princes ou chevaliers… dans tout ça, on a jamais le récit de la vie en commun, ça se termine toujours par « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »… ça laisse la place à l’imagination, ça. D’ailleurs, imaginez un peu que les conteurs aient transformé ça en « ils se marièrent, eurent des enfants, et divorcèrent », là, ça craint.

Et j’avoue qu’il y a quelqu’un chose qui m’intrigue, car dans les contes de fées, eh bien, les princesses ATTENDENT leur Prince (la Belle au Bois Dormant est endormie, Blanche Neige aussi, Cendrillon est un peu à part là dedans : d’ailleurs, ce n’est pas une Princesse, donc, elle peut se permettre quelques libertés). Donc, jamais une princesse ne prendra l’initiative ! Et « in the real life », c’est ça… la plupart du temps, les femmes attendent d’être draguées… euh, réveillées par un Prince.

Sauf que, à force d’attendre, eh bien, on saute sur le premier venu et là, dans la majorité des cas, c’est un connard (comment ça, je l’ai déjà dis ?)

Et, finalement, dans tout ça, nos mères nous mettent ça dans la tête, nous racontent des contes de fées, mais elles perpétuent un mensonge, merde ! parce que, si on y réfléchit bien, ont-elles épousés des Princes Charmants ?

Alors ?